Vers de terre, les dangers du lisier en Bretagne

On en a tous vu agoniser, sur le goudron chaud, l’été, se tortiller lorsqu’ils ont été coupés en deux par un enfant en quête d’expérience nouvelle ou disparaître dans le bec d’une poule en goguette.
C’est une drôle de bestiole, le ver de terre. Une espèce-clé qu’on néglige et qu’on regarde à peine… Et pourtant.

Pour commencer, ce sont eux qui sont les plus nombreux sur Terre. Il existe plusieurs centaines d’espèces différentes un peu partout sur la planète et certains spécimens font plusieurs mètres de long. De couleurs variables, du rose au marron tirant parfois vers le violacé, les vers de terre sont hermaphrodites. Ils ont besoin d’un/e compagne/on pour se reproduire et peuvent laisser une descendance d’une centaine d’individus par an. Et une fois sur sous terre, ils ne chôment pas.
Car ce sont eux qui font la qualité de nos sols. Ils aèrent la terre, se nourrissent des déchets en décomposition qu’ils transforment en humus. Ils en ingèrent plusieurs dizaines de tonnes par an (ils consomment en une journée 20 à 30 fois leur volume de terre). Une étude irlandaise les déclare même responsable d’une partie de la richesse du pays : les vers de terre rapporteraient plusieurs centaines de millions d’euros tous les ans à l’Irlande (et ce sans contrepartie !) en aidant et au labourage et à l’enfouissement du fumier dans la terre…

Et pourtant, eux aussi voient leur population baisser fortement. Il y a moins de vers de terre dans les parcelles qu’avant. La quantité d’individus dans la terre est passée de 3000 kg à 300 kilo à l’hectare (sur les terres traitées aux pesticides). Et en Bretagne, quand les éleveurs de porcs bretons épandent le lisier dans les champs, c’est une véritable hécatombe.

Les vers de terre ne savent pas lire !

Les vers de terre remontent à la surface et meurent… victimes d’overdose !

Et ca n’arrive pas qu’aux vers de terre… de mourir dans les fosses à fumier !

PS : enfin, dans le style réjouissant, vous pouvez lire ce livre d’Isabelle Sorente, 180 jours… Vous connaîtrez tout sur les 180 jours de la vie des cochons d’élevage et les fosses à lisier…

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4 réflexions au sujet de “Vers de terre, les dangers du lisier en Bretagne”

  1. Bonjour,
    Ce que j’aime sur ton blog c’est que tu n’évites aucun sujet 🙂
    Mais tu as raison, on se focalise souvent sur les abeilles et on en oublie ces précieux alliés du sol. Je ne savais pas que le lisier provoquait des dégâts, mais en laissant tomber un peu d’eau de javel sur le sol de mon jardin, j’ai pu constater que cela les faisait sortir.

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  2. On parle tout le temps des abeilles effectivement car elles donnent du miel et , en plus, on voit les méfaits des insecticides sur elles. Régulièrement l’été, j’en vois tournoyer sur elles memes comme perdues et elles ne redecollent jamais. Les vers de terre, c’est l’animal pour les enfants, on le voit mais on ne s’y interesse pas. On devrait !

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  3. C’est clair que les poules aiment les vers de terre. Les miennes au début, la jeune, elle ne les mangeait pas. j’avais beau lui en amener, elle n’y touchait pas. Puis c’est venu. C’est marrant aussi de voir que parfois on les voit manger des vers de terre comme dans les dessins animés. La poule l’attrape alors qu’il est en train de rentrer dans la terre et on a l’impression qu’elle l’aspire …. comme dans les films pour enfants !

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