Ce sont les gâteaux de mon enfance, ceux que nous faisaient ma mère quand il y avait encore du lait qui sortait tout chaud du pis des vaches. Du lait qu’on allait chercher dans la nuit, avec mes deux sœurs à la ferme voisine, pas rassurées du tout entre les aboiements des chiens et les hurlements des loups (si, si , il y avait encore des loups en Bretagne…)… On ramenait le lait tout chaud dans un buis en alu, pas plus rassurées qu’à l’aller, toujours l’oreille aux aguets, On était soulagées quand on avait franchi la porte de la maison, soulagées d’avoir, une fois encore, survécues à tous ces monstres qui peuplaient l’obscurité bretonne dès que le soleil avait disparu. Après, à l’abri, on faisait bouillir le lait encore tiède et on récoltait méticuleusement la crème bien épaisse que l’on gardait soigneusement dans un verre. Et à chaque litre de lait, la manœuvre se répétait jusqu’à ce qu’on en ait assez pour en faire des gâteaux à la crème de lait. La recette était très simple : un verre de crème, un verre de farine et un verre de sucre. Au four pendant 10 minutes et dès que les bords étaient dorés, ils étaient prêts… Ma mère en faisait aussi avec des raisins secs et je les préférais.
Sauf que même si on peut trouver, en cherchant un peu, du bon lait entier avec de la bonne crème jaune aujourd’hui, quand on est allergique aux protéines de lait de vache (PLV), on ne peut pas les manger !… Alors j’ai transformé la recette des gâteaux à la crème de lait qui ont tellement plu à mon palais petite fille, en gâteaux vegan à la crème d’amandes.
Ingrédients pour une quarantaine de biscuits
250 ml de crème d’amande
une cuillère à soupe rase de purée d’amandes blanches (ça marche aussi sans)
250 grammes de farine
150 grammes de sucre
Une pincée de sel
Un bouchon de vanille liquide
Préchauffer le four à 180 degrés. Diluer d’abord la crème d’amandes avec la purée d’amandes. Une fois qu’elle est bien mélangée, ajouter les autres ingrédients. La pâte doit être souple. Une cuillère à café et on verse une petite quantité de pâte qui va s’étaler sur la plaque bien huilée (avec une cuillère à soupe, ça fait de trop gros gâteaux). Dès que les bords dorent, (10 minutes environ à thermostat 6 – 180 degrés). On sort la plaque du four, on les enlève avec une spatule et on ré-enfourne. On peut varier les plaisirs, faire une fournée de gâteaux nature, une fournée avec des raisins secs, une avec des pépites de chocolat, ajouter du jus de citron dans la pâte… Les gâteaux doivent être moelleux. S’ils sont durs, c’est qu’ils ont trop cuit et on les appellera des tuiles !
De la recette détournée et revisitée