Cimetières de guerre de la seconde guerre mondiale en Bretagne : War Cemetery de la Baule Escoublac

C’est en me baladant sur le front de mer de la Baule que j’ai vu le panneau en anglais war cemetery. On n’est pourtant pas ni en Normandie ni à Verdun, et rien dans le paysage ne rappelle la guerre. Mais que fait donc cette indication de cimetière de guerre dans ce littoral de loisirs et de détente ! J’ai suivi les panneaux et découvert un cimetière britannique de la seconde guerre mondiale…

cimetière britannique de la Baule Escoublac

Il est caché dans un lotissement tout près de l’aérodrome de La Baule. Mais il fait partie de la Baule Escoublac .

On est vraiment dans la Bretagne buissonnière car la Baule Escoublac, ce n’est plus la Bretagne, mais la Loire Atlantique. Certes, c’est un département de la Bretagne historique (autrement dit le duché de Bretagne).
C’est Pétain en 1941 qui a voulu redessiner les régions françaises pour créer des régions économiques faciles à ravitailler. Il a voulu rattacher ce département aux Pays de Loire. La Loire coule à Nantes mais Nantes a aussi été capitale de la Bretagne avec Rennes. Donc… pas facile. Bref la décision n’a vraiment pris effet qu’en 1955. Mais depuis ça jase…

Le cimetière est géré et entretenu par les Britanniques.

tombes de soldats alliés

Plus de 300 soldats y reposent. Un panneau vous rappelle les circonstances de la mort de tous ces hommes, qui sont tombés en 1940 et 1942. Une carte finit l’explication.
Les tombes, selon les armes ou les régions de ces combattants, sont différentes. En majorité, ce sont des soldats britanniques, il y a quelques marins « ordinaires », des Néo-zélandais, des Australiens, des Canadiens et des Polonais… Ils sont morts bien jeunes, en tout cas, pour la plupart.

Pour comprendre ce lieu de commémoration, il faut se souvenir qu’on est prêt de Saint Nazaire et de Nantes qui sont des villes portuaires stratégiques dans la lutte contre les Allemands.

Le 17 juin 1940, Le Lancastria, transatlantique britannique reconverti pour le transport des troupes fuyant l’avancée allemande est à Saint Nazaire pour ramener les hommes. Plusieurs milliers de soldats et de civils (britanniques, australiens,

tombes australiennes du war cemetery de la Baule Escoublac

canadiens, néo-zélandais,

tombe neo-zelandaise du cimetiere britannique de la Baule Escoublac

polonais et belges) embarquent, le paquebot est surchargé – même si ce chiffre semble incroyable, on parle de 6 à 9000 personnes à bord- et il sera coulé par la Luftwaffe provoquant de nombreux morts (4 à 7000). Winston Churchill, pour ne pas accentuer la déprime britannique, – le 17 juin 1940, c’est le jour de la reddition française – taira le naufrage.

En 1942, Saint Nazaire était une base de sous-marins allemands. Les Britanniques veulent détruire les équipements de ce port qui possède un bassin (le seul en Atlantique) où l’on peut réparer les cuirassés allemands. Les forces britanniques décident d’attaquer le port. Les commandos étaient formés de volontaires britanniques, mais aussi du Commonwealth (d’où les Néo-Zélandais, les Canadiens…) et de pays occupés par les nazis (Pologne). Le bassin a explosé et n’a pas été réparé pendant la guerre. L’opération Chariot a réussi.

détail d'une tombe de la Royal Air Force

Ce site rappelle les circonstances du naufrage et montre des photos de nombreuses tombes du cimetière.

Lisez cet article en anglais : Visit a war cemetery in la Baule Escoublac (France)

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1 réflexion au sujet de « Cimetières de guerre de la seconde guerre mondiale en Bretagne : War Cemetery de la Baule Escoublac »

  1. J’ai découvert qu’il y avait des slodats allemands enterrés au cimetière de l’Est à Rennes… je vais mener mon enquête et je vous concocte un petit billet là dessus bientôt !

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