Les hérissons des jardins de ville voient leur vie menacer par la densification urbaine

Le RETOUR. Oui, le retour de posts réguliers, j’espère bien. Et un autre RETOUR, le retour des hérissons dans le jardin. Et une nouvelle rubrique, la biodiversité des jardins de ville, en l’occurrence le mien. Petit, mais riche !

J’ai déjà fait plusieurs posts sur ces petites bêtes piquantes. Elles sont en voie de disparition en Angleterre (Wikipédia : Au Royaume-Uni, les populations de hérissons ont chuté de 36,5 millions d’individus dans les années 1950 à 1,55 million en 1995. En cause les pesticides et les automobiles). S’il n’existe pas les mêmes études en France, les associations, qui se sont occupées de leur comptage, ne sont guère optimistes et pensent que la situation (pourquoi cela serait-il différent d’ailleurs) est la même. En tout cas, le hérisson est un animal protégé depuis 1981.

C’est un animal sauvage, même si on peut parfois en avoir dans son jardin. Si c’est le cas, il ne faut surtout pas le nourrir. Surtout pas de lait, cela lui donne des diarrhées ou de pain.

Ces petites bêtes squattent mon jardin depuis des années. J’ai mis du temps à m’en rendre compte car ils sont extrêmement discrets. J’avais bien un indice : les crottes. J’ai longtemps cru que c’était les crottes d’un chat mal élevé qui ne savait pas les recouvrir. J’ai aussi pensé que le chien (un ratier) du voisin passait sous la clôture et venait faire ses besoins dans le jardin. J’avais certes déjà découvert un cadavre de hérisson à la frontiere du jardin mais je n’avais pas pensé qu’il pouvait être le producteur d’excréments. C’est en en voyant un traverser la route que j’ai enfin fait le lien.

Depuis quelques années, en fait depuis la densification du quartier , il y en a beaucoup plus souvent dans le jardin. Les hérissons survivent en ville, dans les petits jardins urbains, qui, quand les clôtures ne sont pas étanches passent de l’un à l’autre. La densification des villes avec la destruction des maisons et de leurs espaces verts pour y construire des immeubles chasse ces petits mammifères de leur ancien refuge et met en péril leur survie en ville. Les routes et les voitures sont un autre danger urbain. A la campagne, ce sont les pesticides qui les menacent. Bref, leur survie est difficile.

Crottes d'un hérisson rennais

Alors on est tellement content à chaque printemps de redécouvrir leurs petites crottes. Par contre, et ca aussi c’est un phénomène nouveau, que j’imagine lié à la réduction de leur espace vital et à la baisse de petites bestioles et autres insectes à grignoter, le mien et ses ancêtres vient gober les œufs de mes poules. J’ai d’abord cru que les poules manquaient de quelque chose et qu’elles mangeaient leurs œufs pour compenser. J’ai aussi accusé le rat du compost de la voisine jusqu’à ce qu’un matin, alors que j’allais voir si mes cocottes avaient pondu, j’ai découvert la bête vautrée dans le nid, en train de dormir. Depuis, j’essaie d’aller récolter mes œufs tous les jours sinon, la nuit, il y a des gourmands qui se régalent. Il y a aussi un autre signe qui ne trompe pas quand il est là : l’odeur. Un hérisson, c’est un animal sauvage et un animal sauvage, ca sent fort !

Bref, notre ami est donc sorti de sa longue hibernation (octobre-mars). Car un hérisson hiberne dans un coin tranquille, tas de bois, roncier, branchages… Si vous détruisez son nid l’hiver, vous risquez de le condamner (il s’y cache et y dort).

Voilà… Et si vous avez des hérissons dans votre jardin, pensez à le répertorier sur le site de FNE https://herisson.fne25.fr/#/. Le site de la LPO https://www.lpo.fr/s-engager-a-nos-cotes/sciences-participatives/mission-herisson propose aussi d’enquêter sur la vie des hérissons pour voir si leur santé est bonne…

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