Le week end dernier, Tara quittait Lorient pour de nouvelles aventures polaires… Ce n’est pas le nom du dernier film primé au festival de Cannes mais celui d’une goélette pleine de scientifiques qui sont partis pour une nouvelle expédition en Arctique… Car ce n’est pas la première du genre, Tara a déjà bien des miles sous la coque et doit, cette fois, aider les scientifiques embarqués dans leurs études sur les résidus de plastique et les polluants disséminées dans la zone polaire.
Tara, c’est un voilier un peu particulier, équipé d’une coque en aluminium (plus résistant que l’acier qui casse par températures négatives), en forme de noyau d’olive, conçu pour pouvoir être bloquer par les glaces et résister aux énormes pressions de la banquise. Ce dériveur polaire, pensé pour des conditions climatiques extrêmes .. sillonne les mers depuis 2003, et cherche à comprendre la planète, le gigantesque écosystème de l’océan et le réchauffement climatique.
Mais peut être avez vous déjà croisé Tara, dans ses autres vies, avant qu’elle ne devienne l’emblème de la recherche….
Antarctica (c’est la première histoire de Tara) date de 1989 et a eu pour papa l’explorateur (et médecin) Jean-Louis Étienne, qui a vogué avec elle sur toutes les mers du globe jusqu’en 1996. C’est ensuite Peter Blake (le navigateur néozélandais aux multiples courses autour du monde
) qui l’adopte et la rebaptise Seamaster. Il l’utilise pour ses études environnementales liées au Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). Sauf que leur destin se sépare tragiquement quand en 2001 sur l’Amazone (le fleuve brésilien) Peter Blake est tué par des pirates. La goélette orpheline attend deux ans un repreneur… Étienne Bourgois, le directeur général d’agnès b, a des grandes ambitions pour elle et la rebaptise Tara. C’est le début des expéditions environnementales et de Tara Expéditions, une initiative privée (à but non lucratif…) française qui veut informer le grand public et les jeunes (Tara Junior) sur les causes environnementales.
Depuis 2003, les voyages se sont multipliés… Doucement puis pour des durées plus longues : l’expérience Tara Arctic dure de 2006 à 2008 (pendant l’Année Polaire Internationale). Le bateau dérive sur la banquise artique pour étudier quotidiennement, l’air, l’atmosphère et la banquise et comprendre le changement climatique.
De 2009 à 2012, c’est Tara Oceans qui a renvoyé la goelette sur tous les océans du monde. Le voilier étudie toutes les petites bêtes (virus, bactéries, algues et plancton…) de l’océan et leur rôle dans la transformation du gaz carbonique.
Tara a un bel avenir devant elle : les futures expéditions (2015/2016) s’intéresseront aux récifs coralliens du Pacifique. Et en 2016 , la goélette devrait s’attaquer à une nouvelle dérive arctique,cette fois dans le détroit de Béring. Et si j’en parle aujourd’hui, c’est que Tara aime commencer et finir ses expéditions dans les ports bretons…
Si cela vous intéresse, vous pouvez aller lire le plaidoyer de la Haute Mer, cette étendue d’eau qui couvre la moitié de la terre, qui fournit la moitié de notre oxygène, qui équilibre notre climat, qui gère une partie de nos émissions à effet de serre…. et qui appartient à tout le monde et donc à personne … et qui devrait être protégée !!!
Heureusement qu’il y a des initiatives comme ca pour découvrir l’indécouvrable… On ne connait pas grand chose des océans et que connait on des glaces… Elles recelent des trésors , qui si elles fondent vont disparaitre !
Un voyage en arctique ? C’est pas pour moi ça.
Il faut vraiment être courageux pour affronter des froids pareils. Mais bon il parait que c’est pire au pôle sud. Bravo pour l’initiative qui permet d’apporter des informations sur cet océan si particulier.
J’avais suivi, je ne sais plus sur quelle chaîne de tv, une de leur expédition, c’est très intéressant, et accessible à tous.
bon week-end, Haude