Sur le chemin de halage du canal d’Ille et Rance, rive gauche quand on a Rennes dans le dos, entre Saint Germain sur Ille et Saint Médard sur Ille, il y a une petite chapelle à découvrir. On avait vu le panneau à l’aller quand on roulait sur la rive d’en face et au retour, on a décidé de prendre la bonne rive pour pouvoir la visiter. Sauf que le chemin menant à la chapelle n’est guère praticable à vélo. C’est plus une piste cabossée, herbeuse, mal praticable qu’une voie cyclable. Il a pourtant fallu rouler en cahotant jusqu’au panneau signalant la chapelle des bateliers et continuer à pied.
Il faut quitter le chemin du halage et prendre un petit chemin qui monte à travers l’ombre des arbres pendant quelques centaines de mètres pour arriver à l’église que j’imaginais de l’époque de la construction du canal. Mais l’histoire en a décidé autrement.
Les mariniers qui empruntaient cette voie navigable reliant Saint Malo à Rennes pour transporter leurs marchandises au début du siècle dernier trouvaient cette partie du canal dangereuse et priaient, à chaque passage, Sainte Anne, patronne des marins, de les épauler. La légende ajoute que certains bateliers avaient vu sur le Tertre Chaussix, la colline où est construite aujourd’hui la chapelle, de drôles de lueurs inexpliquées. Les marins décident en 1869 d’y ériger une croix dédiée à Sainte Anne qui les protégera des dangers de navigation sur le canal. Quelques années plus tard une église néogothique est construite près de la croix.
Mais la deuxième guerre mondiale laisse des traces et les bombardements alliés détruisent l’édifice. La chapelle sera rebâtie en 1954. Seul le clocheton sera reconstruit à l’identique. Elle deviendra officiellement la chapelle Sainte-Anne-des-Bateliers. Tous les ans, un pardon rassemble les fidèles l’été, le dimanche le plus proche de la Sainte Anne.