Mais à quoi servent les marées ? A moudre de la farine, pardi !
– Pourquoi y avait-t-il autant de moulins à marée en Bretagne ?
– Y en a -t-il ailleurs ?
– Depuis quand ces moulins existent ?
– Comment ça marche ?
– Où peut on en voir ?
– Pourquoi y avait-t-il autant de moulins à marée en Bretagne ?
La Bretagne est une terre d’abers… d’estuaires en quelque sorte. Et celles-ci sont fort précieuses pour nos moulins. A chaque marée, la mer les envahit puis les délaisse et c’est ce mouvement de marées qui est à l’origine de l’énergie des moulins.
– Y en a-t-il ailleurs ?
Il y en a dans les pays à estuaires, le Portugal, l’Espagne, le Royaume Uni, l’Irlande, les Pays Bas et les Etats Unis.
– Depuis quand ces moulins existent ?
On les connaît, en Bretagne, dès le Moyen Age, et il y en eut jusqu’à une centaine dans la région.
– Comment ça marche ?
Le moulin à marée utilise comme énergie la force de la mer.
Le principe était simple : on laissait les marées montantes remplir un bassin fermé par une digue. Une fois la marée basse, il suffisait d’ouvrir le bassin et de laisser s’échapper l’eau qui actionnait une roue.
Ce type de moulin demandait un investissement de départ : une digue à construire.
Le meunier, par contre, vivait à l’heure des marées et pouvait travailler la nuit.
Meunier tu dors… oui parfois pendant le jour… si j’attends la mer…
Inconvénients de ce système : comme tous les énergies liées aux éléments, elles sont variables. Avec les périodes de vive-eau (marées à forte amplitude) et de morte-eau… Marée importante, bon fonctionnement, petit coefficient de marée, faible mouvement…
Avantage : C’est une énergie renouvelable… La marée revient toutes les 6 heures… Ce n’est pas le cas du vent…
Les moulins pouvaient être alimentés en grains par la terre et par la mer. Les chariots et les bateaux repartaient chargés de farine…
Petite précision encore. Le moulin implique une pratique artisanale des meuniers. Plus tard on parle de minoterie, ce qui suppose une destination industrielle du monument. L’utilisation des moulins de mer s’arrête avec la Seconde Guerre Mondiale.
Si vous voulez comprendre le phénomène, la maison de la Rance à Dinan explique, à l’aide d’une maquette, le fonctionnement du moulin. La Rance possédait beaucoup de moulins car l’amplitude des marées y est particulièrement importante.
– Où peut on en voir ?
En Bretagne, certains moulins ont été restaurés : dans le Sud de la Bretange, le moulin de Pen Castel dans la presqu’île de Rhuys et dans le Nord, à Bréhat le moulin du Birlot ou encore le moulin du Prat sur la Rance qu’on peut visiter tous les jours en saison et les dimanches et jous fériés sinon… .
Lisez cet article en angalis : Tidal mills in Brittany France
Le pont dit du Diable à Plouguerneau a été envisagé comme étant de l’âge de fer sans aucune certitude scientifique; par contre, ce qui est certain c’est que les soubassements sont en pierre de taille et que ces pierres de taille ont été amené d’un site distant d’une dizaine de km à Kernilis. Ces pierres n’ont pas la même origine géologique que les pierres où est implanté le dit pont du Diable; après examen attentif, il semblerait plutôt que ce soit un vestige de moulin à marée, ce qui correspond mieux à l’origine des pierres de taille. Dans ces conditions, ce pourrait être un des plus anciens moulins à marée de France. Malheureusement, l’obscurantisme local réfute ces hypothèses basées sur des recherches scientifiques et géologiques et certains locaux associatifs racontent n’importe quoi aux visiteurs
Merci pour ces informations. J’espère que cela convaincra les gens du coin !