Lle film Roxane et ses poules pondeuses de Bretagne

Il est des films qui doivent apparaître dans ce blog. Roxane remplit toutes les cases pour qu’on en parle. L’histoire se passe en Bretagne, la voiture de Raymond est immatriculée dans le 22. Les scènes du film sont aussi tournées dans la région, à Corlay notamment où la réalisatrice passait ses vacances petite. Ses grands-parents y avaient une exploitation de vaches laitières. Elle y retourne régulièrement et participe encore aux travaux de la ferme.

C’est lors d’une rencontre avec un éleveur du coin que lui nait l’dee du film. L’éleveur lui raconte que, souvent il avait récité des textes de théâtre à ses vaches pendant la traite. Et voilà l’idée du film transposée dans l’univers des gallinacées.

Nous voilà catapultés dans un poulailler breton. Avec ses milliers de poules qui gambadent dans les champs autour de l’entrepôt de Raymond. L’éleveur (Guillaume de Tonquédec, lui aussi d’origine bretonne) félicite tous les jours ses poulettes pour leurs productions d’œufs et leur lit, tous les jours, des scènes de Cyrano de Bergerac. Il se balade partout avec sa poule préférée, une Sussex, Roxane, qui le suit dans tous ses déplacements. Elle a son perchoir dans la voiture et le regarde en coin quand il fait quelque chose qui ne lui plait pas. Les verres vidés dans le bar du coin avec les copains et Roxane font aussi partie de la vie bien remplie de Raymond. Tout semble rouler dans la campagne bretonne. Et pourtant.

Son univers s’écroule quand la coopérative, où il vend ses milliers d’œufs quotidiens, annonce aux différents petits producteurs qu’elle va cesser de se fournir chez eux parce qu’ils sont trop petits et donc… trop chers. C’est la fin et Raymond ne veut pas cesser son activité. Il va créer le buzz avec ses poulettes.
Si on ne savait pas que la réalisatrice connaissait bien le milieu agricole et la Bretagne, on pourrait y voir des caricatures faciles du monde paysan et breton. Et pourtant. Elle évoque, dans son long métrage, des sujets propres au milieu rural et agricole : le suicide des agriculteurs, les incohérences des banques, les bars (il en reste si peu dans les campagnes) ou plutôt le bar qui rassemble le village (et où on peut encore y boire plus que de raison), la communauté anglaise qui a retapé de nombreuses maisons abandonnées dans les terres rurales bretonnes, les hommes qui ont repris la ferme mais n’ont pas trouvé de femmes pour les accompagner dans l’exploitation, la famille d’éleveurs bio mais qui ne consomme pas bio… Bref, des thèmes qu’on évoque guère dans le cinéma.

En résumé, c’est une comédie sympa et émouvante par une toute jeune réalisatrice… bretonne !

Ex Films tournés en Bretagne et lecture et livres se pasant en Bretagne

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