Gli Italiani sono arrivatti…. Daï.
L’exposition Odorico aux Champs Libres (Rennes) présente les travaux de deux générations Odorico, famille italienne du Frioul (Venise) arrivée à la fin du XIXè siècle. Les deux frères Vincent et Isidore travaillent d’abord à Paris et participent aux travaux de l’Opéra Garnier (symbole de l’innovation dans la technique de pose des mosaïques) avant de s’installer à Rennes suite à des commandes d’architectes du diocèse comme mosaïstes.
Les deux hommes vont diffuser la nouvelle façon de poser les mosaïques : la pose par inversion (on colle d’abord à l’envers les tesselles* sur un morceau de papier avant de l’appliquer à son support) et décorent bâtiments privés et publics de « mosaïques vénitiennes, romaines, de marbre, en émaux ou en or« , dans tout le grand Ouest (Angers la maison bleue).
(*tesselles : morceaux de mosaïques, pierres, émail, verre, céramique, marbre…)
Les fils d’Isidore continueront l’entreprise en y apportant une touche artistique (l’un d’eux a fait les Beaux Arts de Rennes). Ils multiplient les décors Art Déco (ornement stylisé et abstrait 1920-35), tant à l’extérieur qu’à l’intérieur des bâtiments : devanture de boutiques, de resto, piscines ou salles de bain…
La deuxième génération Odorico triomphe ouvrant des succursales en 1920 à Angers, Nantes et Dinard tandis que Rennes devient un des centres de production les plus importants de France et la plus grande entreprise de l’Ouest en 1930.
L’entreprise aura jusqu’à une centaine d’ouvriers (presque tous des Italiens) et son « patron » s’intéressera de près au football et à l’idée d’un championnat professionnel… qui verra le jour en 1932. Le Stade Rennais aura, dans la future lignée des Pinault, Dodor comme président.
L’exposition Odorico retrace la saga de la famille italienne, de l’entreprise Odorico et rappelle aussi l’histoire de la mosaïque, née en -3000 en Mésopotamie. Et ce sont les Romains qui d’abord dans leur villae puis via les édifices religieux vont la diffuser…
L’expo rennaise présente des tableaux de mosaïques, des dessins de réalisations, des vidéos… sur un fond sonore de vieilles chansons italiennes. Vous verrez aussi des reproductions dans des bâtiments publics, religieux, privés…
Des démonstrations ont lieu du vendredi au dimanche, animé par Dawa et Marie. Les deux artistes vous montrent la technique et vous proposent de finir un tableau de mosaïques (ils en sont au 3è).
Un espace pour les 3-6 ans, un carnet découverte pour les 7-12 ans et l’atelier pour les adultes permettent à chacun d’y trouver son compte.
C’est didactique, intéressant. L’expo dure 9 mois, les œuvres sont fragiles et difficiles à conserver. Les journées du patrimoine (fin septembre) seront donc le prétexte à un changement dans les supports présentés, permettant ainsi à certaines d’entre elles de se reposer ! et , à nous, de découvrir ainsi d’autres merveilles.
Si vous aimez les mosaïques… bretonnes, allez-y.
Ouvert du mardi au dimanche, de 12 (13h l’été) à 19h, nocturne le mardi jusqu’à 21h. Fermé lundi et jours fériés.