Pousse-pieds en Bretagne

C’est un drôle d’animal que le pouce-pied, (qu’on peut écrire de moult facons poucepied ou pousse pied et qu’on appelle pas-e-bez en Bretagne). Il doit son nom à son pédoncule qui ressemble à un pouce. C’est l’intérieur, caché par cette protection, que l’on consomme.
Ce crustacé vit sur certaines côtes bretonnes (dans le Morbihan, à Belle île notamment) et plus largement sur le littoral atlantique (du Sénégal à l’Irlande). Sauf que notre pousse-pied, consommé depuis des siècles (on en a retrouvé dans les garde-manger des hommes préhistoriques) et surexploité depuis peu, est devenu une denrée rare et précieuse. Que l’on ne trouve que rarement chez le poissonnier et dont la pêche est fortement réglementée.

Le pouce-pied est un crustacé cirripède marin à pédoncule (dit Wikipédia) de quelques centimètres, qui vit, adulte, fixé en grappes, sur des falaises qui sont découvertes et recouvertes par les marées. Il aime, en plus, être battu par les vagues. Sa récolte est donc bien difficile puisqu’elle se fait le long des parois rocheuses difficiles d’accès, par d’habiles pécheurs acrobates qui descendent en rappel, armés de leur tournevis, pour les décoller de leurs habitats.

Habituellement les colonies occupent tout l’espace de la roche. Leur développement est très lent et n’est possible que s’il a déjà des congénères installés dans la zone. Le pouce pied pousse tout doucement, son pédoncule qui cache la chair comestible, ressemble à une carapace qui le protège des prédateurs et de la déshydratation à marée basse. Il met plusieurs années (selon la zone d’habitat, la quantité de nourriture disponible, les prédateurs… humains) pour atteindre les deux centimètres réglementaires qui nous permettent de les consommer. La surpêche a ruiné de nombreuses réserves. Et Il est très difficile de recoloniser les sites quand ceux-ci ont été complètement vidés de leurs habitants.

La pêche en France est très réglementée, résumée à quelques jours par an et ce pendant quelques mois. Les Espagnols et les Portugais en raffolent et consomment la plus grande partie des récoltes européennes. A pêcher et à consommer avec modération !

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4 réflexions au sujet de “Pousse-pieds en Bretagne”

  1. J’aime beaucoup cet article. En effet, j’en ai beaucoup entendu parler des pousses pied. Personnellement je n’en ai jamais mangé. A essayer une fois dans sa vie.
    Ici c’est plutôt les oursins et les ormeaux. 😉

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