Le procès de l’Erika et ses suites

 

C’est l’histoire d’un pétrolier que l’on a baptisé Erika (c’est le huitième nom… il a aussi déjà eu 8 propriétaires différents).
Né en 1975, sa vie s’arrête en décembre 1999 au large des côtes bretonnes.
Affrété par la société Total et battant pavillon maltais, il transporte 37000 de fioul lourd lors de son naufrage. L’Erika se coupe en deux et on retrouvera les deux parties du bateau à 10 kilomètres l’une de l’autre à une soixantaine de kilomètres des côtes. Les cuves sont pleines. Une marée noire sur 400 kilomètres de côtes a lieu. 20 000 tonnes ont souillé les roches et 150 000 oiseaux sont morts.

Le premier procès dure 4 mois, a demandé 7 ans d’enquête, concerne quinze personnes et rassemble une cinquantaine d’avocats. Au final, en 2008, le jugement fait 300 pages et reconnait l’existence d’un préjudice écologique. Le groupe Total est reconnu coupable de la pollution maritime et doit verser 192 millions d’euros.

L’émission sur les docs revient sur le deuxième procès (en appel) avec le président Valentin qui explique ses difficultés face à un dossier de 182 tomes (soit 20 mètres d’épaisseur )… une tache colossale… pour pouvoir tout lire … Des dizaines de milliers de pages qu’il faut partager entre collaborateurs… et tout comprendre … du monde des oiseaux (connaitre les oiseaux, leur nom et pouvoir estimer, donner un prix au vivant non commercial : comprenez chiffrer le prix de la vie d’une tortue… ou d’un volatile… qui n’appartiennent à personne ! Suite à ce procès, le vivant non commercial a un prix : la vie d’un guillemot est estimée à 70 euros) pour pouvoir donner une estimation des préjudices et des sommes à verser ! … à l’architecture du pétrolier, au droit maritime et aux problèmes techniques et ses expertises, au témoignage des pêcheurs à pied, au travail sur le vocabulaire maritime et les difficiles traductions des termes techniques pour les interprètes (italien, anglais et français) et sur les difficultés d’accueillir, en un lieu, 92 avocats !

Sauf que, depuis, la justice continue son travail … La Cour de cassation pourrait aujourd’hui annulée la procédure judiciaire… L’infraction ne résiderait plus dans le lieu de pollution (les côtes françaises) mais dans le lieu de naufrage du pétrolier (qui n’est pas dans les eaux territoriales françaises mais dans la zone économique exclusive de la France) dont la nature juridique relève de la souveraineté internationale…

Or, un naufrage dans les eaux internationales dépend… du droit international.. qui n’ayant pas de juridiction internationale pour appliquer les jugements… devient inefficace ! Rendez-vous fin mai pour le fin mot de l’histoire ! Maisces deux procès, toutes ces heures de travail, tous ces gens rassemblés, toute cette énergie… finalement étaient le fait d’incompétents ?
C’est beau la justice des mots !

Sources : Wikipédia, Le Monde et Sur les docs

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3 réflexions au sujet de “Le procès de l’Erika et ses suites”

  1. C’est pareil qu’en politique ,ca se termine toujours pas un non lieu,un sursis etc ..Responsable mais surtout pas coupable car culpabilité veut dire payer,que ce soit par argent ou par prison mais ces gros là sont à l’abri.Ca m’enerve au plus haut point ce genre de verdict

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  2. Je me souviens bien de cette affreuse marée noire.. De nombreux nazairiens se sont mobilités pour tenter de nettoyer les rivages souillés par cet infâme pétrole lourd !J’espère que la cour de cassation ne va pas rendre un verdict aussi inique, c’est insupportable ! Et c’est ouvrir la porte à d’autres catastrophes du même genre… Tu as bien fait d’en parler, bonne semaine à toi Shuki

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